Pourquoi les femmes sont-elles plus nombreuses à travailler à temps partiel ?

La tendance ne semble pas vouloir disparaître : au Canada, les femmes sont encore trois fois plus nombreuses que les hommes à occuper un emploi à temps partiel. Pourquoi ?

Au Canada, la population active compte de plus en plus de femmes, et celles-ci sont désormais plus scolarisées que les hommes. Or, en 2015, 76 % des travailleurs canadiens consacrant 30 heures ou moins par semaine à leur emploi étaient des femmes, nous apprend l’édition 2018 du rapport Femmes au Canada.

Les rôles traditionnels encore d’actualité

Même si les hommes contribuent de plus en plus aux tâches domestiques, la répartition traditionnelle des rôles entre hommes et femmes continue d’influencer la participation au marché du travail.

Les soins aux enfants sont en effet la raison la plus souvent invoquée par les travailleuses à temps partiel (25 % d’entre elles) pour expliquer leur situation d’emploi. En comparaison, seuls 3 % des hommes travaillant à temps partiel invoquaient ce motif.

« Ce sont vraiment les contraintes familiales qui expliquent l’essentiel de cette disparité », confirme la sociologue du travail Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la TÉLUQ. Elle souligne que si les hommes autant que les femmes peuvent opter pour un emploi à temps partiel pendant leurs études, plus tard dans la vie professionnelle, les femmes qui travaillent à temps partiel y sont souvent forcées par une répartition inéquitable des responsabilités familiales.

Les domaines d’emploi dans la balance

Autre facteur expliquant cette disparité : les domaines d’emploi où les femmes sont surreprésentées, dont l’hébergement et la restauration. « Dans certains secteurs des services, comme l’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail, on offre surtout des emplois à temps partiel, de sorte que ce n’est pas par choix que les femmes travaillent à temps partiel, mais parce qu’on ne leur offre pas autre chose », indique la sociologue du travail.

Le travail à temps partiel : atout ou fléau ?

Faut-il s’attaquer au travail à temps partiel ou célébrer cette possibilité de consacrer davantage de temps à la vie personnelle ? Tout est dans le rapport de la travailleuse à cet horaire. Choisi, le travail à temps partiel peut être un avantage. Subi, il nuit au revenu et complique la vie familiale lorsque la travailleuse doit cumuler les petits boulots pour joindre les deux bouts.

« Les femmes sont de plus en plus scolarisées, souligne Diane-Gabrielle Tremblay. Lorsqu’elles travaillent à temps partiel en raison de la surcharge de responsabilités familiales et parce qu’elles n’ont pas d’autre choix, ce sont des pertes pour la société en matière de travail, de créativité et de connaissances. »

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