Exit, le cubicule?

Devenu le symbole suprême du travailleur beige et déprimé, le cubicule a largement cédé du terrain au travail en aire ouverte. Bien qu’il soit loin d’être le Graal des milieux de travail, le cubicule manque pourtant à de nombreux employés de bureau.

« Les bureaux en aire ouverte diminuent peu les problèmes associés aux bureaux remplis de cubicules, et les augmentent même parfois. Le bruit, les distractions visuelles et intellectuelles rendent la concentration difficile, au point où les écouteurs sont devenus les nouveaux murs », explique en entrevue avec The Atlantic Nikil Saval, auteur du livre Cubed: A Secret History of the Workplace.

Le cubicule a été mis en marché à la fin des années 1960 par le designer Robert Propst, qui voulait créer un nouvel espace de bureau imaginatif, flexible et privé. Pourtant, son invention est rapidement devenue une manière d’entasser les employés comme des sardines dans des bureaux peu chers, sans véritable intimité.

En comparaison, les bureaux en aire ouverte ont l’air d’un havre d’entraide et de détente. Ils ont été largement développés en Allemagne dans les années 1950, pour mettre tous les travailleurs sur un pied d’égalité. C’est depuis les années 1990 qu’ils ont connu une vague de popularité, lorsque les Google et Facebook de ce monde s’en sont emparés afin d’inciter leurs employés à collaborer. Or, la qualité de vie des travailleurs est loin de s’être améliorée.

Bien qu’elle ne soit pas optimale, la séparation visuelle d’un cubicule est plus importante qu’en aire ouverte, et le bruit, partiellement bloqué. Surtout, si votre cubicule est mieux positionné, vous pouvez échapper à la vue de votre patron s’il est placé devant plutôt que derrière vous. Dans les deux cas cependant, vous ne pouvez rien faire si le collègue à votre droite hurle au téléphone.

« Les gens s’ennuient de leur cubicule. Même si c’est vrai que les cubicules ne réussissent pas à offrir une véritable intimité et ne créent pas un espace pour que les employés interagissent, ils offrent davantage le sentiment d’avoir un espace personnel et la capacité de se concentrer », poursuit Nikil Saval.

Petit ou grand, on peut personnaliser son cubicule à volonté avec plantes vertes, photos de ses enfants et tiroirs remplis de collations. Ces petits plus agrémentent la vie au bureau. En aire ouverte, les employés occupent souvent des ordinateurs situés côte à côte. S’ils sont tellement entassés que leurs coudes touchent presque ceux de leurs voisins, le cubicule a l’air d’un luxe en comparaison.

Socialiser, un mal nécessaire

Les entreprises aux espaces de bureaux en aire ouverte sont souvent considérées comme plus cool et plus décontractées, puisque les employés peuvent interagir sans arrêt. Une réunion autour de la table de ping-pong? Pourquoi pas?

Ces incitatifs à la socialisation deviennent toutefois des distractions importantes et sont loin d’être la priorité des travailleurs. En fait, ceux qui travaillent dans des bureaux fermés sont plus satisfaits que ceux dans des cubicules ou en aire ouverte.

Dans l’attente d’une promotion et d’un bureau personnel et insonorisé, tentez de faire respecter une certaine étiquette au bureau pour préserver la santé mentale de tous ou rabattez-vous sur vos bons vieux écouteurs…

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